Benoît Lefeuvre est un artiste plasticien installé à Paris. Il s’intéresse à la manière dont la mémoire est façonnée par l’écoulement du temps. Il retranscrit visuellement ce mouvement invisible qui échappe à la perception humaine par la photographie. Travaillant à partir de matériaux photosensibles, dont les agents chimiques se sont décomposés naturellement ou par manipulations, il métamorphose et sculpte ce support de mémoire. Se révèlent alors des abstractions évoquant des paysages naturels ou oniriques. Celles-ci font références à des univers marins et géologiques dont le point de vue et l’échelle troublent notre perception. Ces matérialisations traduisent un processus autonome à l’image de l’érosion des récifs par la mer.

​

L’exposition GARDEN PARTY réunit un ensemble de travaux de Benoît Lefeuvre. Dans sa série L’île d’Her, il explore l’impact du temps sur nos perceptions du monde, en se concentrant sur l’île d’Her comme lieu de mémoire et métaphore du souvenir. Les images présentées, produites par des films argentiques anciens, révèlent des agencements de couleurs et de textures abstraites qui évoquent l’invisible mouvement organique des choses, mettant en lumière la vie autonome de la matière et suscitant une contemplation poétique de l’éphémère. Son diptyque Seascapes s’apparente quant à lui à des prises de vue sattelite du littoral, qui ont été créées à partir de pellicules vierges sculptées dans des liquides corrosifs. Originellement destinée à capter le réel, l’émulsion photosensible est ici travaillée par un procédé soustractif autonome. Les résultats donnent à voir une cartographie imaginaire entre ciel et mer.