Amélie Bernard
Amélie Bernard est une artiste pluridisciplinaire établie à Paris, en résidence à Poush Manifesto. Diplômée de l’école de Condé en 2015, elle a vécu deux ans au Liban, à Beyrouth où elle a été en résidence pendant plusieurs mois à Haeven for artists et a participé à différentes expositions collectives organisées par L’Institut Français.
Entre guerre et volonté de reconstruction, Beyrouth interroge sans doute plus que d’autres notre rapport au bâti, à la ville et à ce qui nous définit à travers elle. Cette expérience a profondément marqué le travail de l’artiste.
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« Archéologue du présent », Amélie s’attache à gratter la surface des choses, à en dissoudre les couches superflues pour nous amener à interroger la valeur de ce qui reste. Dans Effets Personnels, les objets du quotidien sont exposés comme les vestiges d’une société disparue tandis que Fragments of the Past met en exergue des carreaux de céramique ajourés trouvés dans un bâtiment abandonné de Beyrouth, seuls rescapés d’une démolition programmée.
Dans son projet intitulé XXIIème siècle, les négatifs photo des quartiers de Paris ont été endommagés avec un agent corrosif. Les images de la ville et de ses habitants s’effacent comme les archives d’un temps révolu tandis que la nature semble reprendre sa place. L’artiste va plus loin avec sa dernière série intitulée Broken Skins dont les murs épidermiques révèlent l’intimité qui se cache dans les façades inanimées de la ville. En opérant un rapprochement possible entre les couches de la peau et les strates architecturales, Amélie Bernard questionne les liens qui s’opèrent avec notre environnement. Les murs se fissurent et s’effritent au contact du monde extérieur, nous laissant méditer sur notre propre fragilité.